Accords électoraux: c’est de la daube!

Soyons clairs tout d’abord… Notre pays est dans une impasse politique et sociétale réellement inquiétante… Qui a pu croire que l’on pouvait faire de la politique à l’image des influenceurs et que la communication en elle-même suffisait à mettre en oeuvre une politique utile et efficace décrétée par tweet?
Les effets ravageurs et combinés du manque d’engagement, d’idées, de travail de fond, de terrain et d’écoute ont fini de ruiner le peu de crédibilité que le monde politique avait encore auprès des citoyens.
Aujourd’hui, tel un enfant capricieux dont le jouet est cassé, Emmanuel Macron choisit de massacrer un peu plus la démocratie: Appeler aux urnes dans un délai impossible (certes règlementaire, quoiqu’attaqué désormais par des constitutionnalistes). Impossible car faire campagne de A à Z en si peu de temps prive de débat les candidats, de positionnement précis les partis et finalement de choix éclairé les français.
Cette campagne façon « blitzkrieg » est la dernière mauvaise idée d’un président désavoué, sans cap et sans conseillers capables de lui éviter une telle erreur. De plus, voilà qu’il s’inscrit personnellement dans la campagne tout en précisant qu’il ne démissionnera pas si le résultat est mauvais. C’est un comble!
Que croit-il? Que les citoyens sont des idiots? Qu’il va les entourlouper à coup de grandes phrases pompeuses et grandiloquentes aux accents gaulliens… Que ça marchera? Les Français tiennent l’occasion de lui renvoyer 7 années d’aveuglement et d’arrogance à la figure… Il est probable qu’ils ne ratent pas le coche, qu’ils votent extrême gauche ou extrême droite!
L’affrontement (choisi) avec les extrêmes est une supercherie qui a permis depuis très (trop) longtemps aux « partis de gouvernement » de se maintenir sans travailler, sans écouter, sans prendre en compte des besoins réels des français… Qui ne se souvient pas des finalistes successifs écrasant sans forcer FN puis RN au 2e tour… De Chirac à Macron en passant par Hollande… tous trois nous ont servis la prise de conscience dans leur discours de 20h05… Un discours jeté direct à la poubelle… 2022 est un exemple absolu… Le président sortant n’a même pas fait l’effort de faire semblant de faire campagne… Dommage que les « stratèges successifs » n’aient pas pensé qu’un jour il ne resterait que les formations les plus radicales en lice…
Ceux qui me connaissent ou avec qui j’ai pu échanger savent que, depuis 2017, j’ai toujours accueilli avec méfiance, circonspection, déception ou colère (suivant le sujet) « l’approche politique » de la nébuleuse conduite par le président Macron. Pour ceux qui s’en souviennent, dès son arrivée au pouvoir ce fut le « balance ton maire »… 7 années plus tard… le « balance ton peuple » est l’ultime slogan.
Pour conclure et être tout à fait transparent… Je ne suis pas candidat à cette élection législative et je remercie celles et ceux qui m’ont sollicité. Il y a déjà plusieurs mois que j’ai considéré que le mandat de député ne m’intéressait pas autant que j’avais pu le penser un temps. A contrario, je me sens parfaitement à mon aise entre commune, interco et département…

A votre service au quotidien!

Pierre-Marie Philipps

Le mois de mai, propice aux bonnes nouvelles!

Le mois d’avril fut contrasté, d’abord chaud puis glacial… Dans la lignée des précédents, l’été s’annoncerait comme bouillant… Dans ce contexte qui illustre le dérèglement climatique qui nous touche de plus en plus, réjouissons-nous de quelques nouvelles qui, si elles ne changeront pas le climat à elles seules, nous faciliteront la vie et la rendra un peu plus agréable…

Ne débattons pas des mesures qui sont progressivement prises pour tendre à un avenir 0 carbone à l’échéance 2050. Pour avoir fait le test « Ma vie bas-carbone », je suis sceptique que ce puisse être possible d’atteindre les 2 tonnes par individu et par an (quand nous en sommes en général à 8 voire 10 tonnes chacun, chaque année). Le poids des services publics pesant lui-même 1 tonne dans nos bilans individuels.

Il est donc logique que les institutions travaillent à réduire leur propre empreinte, au bénéfice de tous… et en évitant tant que possible à augmenter le coût qu’elles représentent. En effet, si pour atteindre le 0 carbone les services publics doivent couter davantage, il faudra alors que les cotisants (entreprises notamment) doivent produire + pour compenser… produire + sans créer de dépense carbone supplémentaire: complexe!

Bref, c’est un débat très dense et récurrent alors abordons plutôt les bonnes nouvelles de ce mois de mai!

Abonnement TPG gratuit pour les moins de 25 ans à Genève…

Annoncé il y a quelques semaines par Pierre Maudet, conseiller d’état genevois en charge des mobilités, cette mesure se veut évidemment populaire et incitative pour une large partie de la population genevoise. De nombreux territoires (Montpellier récemment, Dunkerque depuis plusieurs années) ont ouvert progressivement le transport public à la gratuité. Les lois ne sont pas les mêmes partout et en Suisse, il reste un écueil juridique à lever pour qu’une « partie de la population représentant plus de 10% de l’ensemble de cette population » puisse profiter de cette gratuité… Nous saurons si cet écueil pourra être levé en début d’été. Avantage direct pour nous, territoires frontaliers, nos jeunes pourront en bénéficier. Sur ce point Pierre Maudet a été très clair: c’est la prise d’abonnement qui compte, pas le lieu de résidence. Il ne restera alors qu’à payer le trajet côté France, soit 1/4 de la note mensuelle.

Débattons du coût des transports!

Au sein du GLCT (Groupement Local de Coopération Transfrontalière) les échanges sont francs et sains. Ainsi, lorsque Christian Dupessey (Maire d’Annemasse et Président du Pôle Métropolitain) pose la question du coût résiduel des transports côté France dont 70% reste à la charge de nos collectivités alors que 80% des transportés le sont pour aller travailler à Genève, il met en exergue l’idée d’un équilibre à 50/50 ce qui permettrait de travailler à un réseau plus tangentiel qu’en étoile… J’ai profité de ce débat pour poser directement la question de l’extension de la zone 10 aux premières localités françaises: Ferney-Voltaire, Saint-Genis-Pouilly, Versonnex et Challex (zones 250 et 240)… Rappelons, si besoin, que Ferney était inclus dans le forfait « Tout Genève » jusqu’en 1998. J’écrirai dans les jours qui viennent à Pierre Maudet pour étayer plus formellement ma demande: simplification, incitation, justice sociale… Ce débat doit être tenu sur le fond dans le contexte de l’arrivée du tram de Ferney-Voltaire et du BHNS de Saint-Genis-Pouilly, tous deux pôles multimodaux bénéficiant de P+R…

Des bus électriques sur toutes les lignes TPG en 2030!

En réunion du Conseil du Léman vendredi dernier, nous recevions les TPG (il faut dire que nous étions en réunion chez eux au dépôt « En Chardon » route de Meyrin). Denis Berdoz, directeur général, nous a détaillé la stratégie bas-carbone de la régie avec l’objectif 100% électrique à l’échéance 2030, c’est demain! Cela signifie que nous aussi pouvons en bénéficier sur les lignes gessiennes! Le bus électrique a un évantage certain sur son prédécesseur: il est silencieux aux arrêts qui sont très souvent situés au milieu des bourgs où le long de rues denses. Pour autant, il faut d’ores et déjà prévoir l’électrification des bouts de lignes, de dépôts nocturnes mais également des arrêts intermédiaires, car les bus de type TOSA utilisé par le TPG peuvent se recharger le long des lignes, même pendant un court laps de temps.

Face à la pénurie de chauffeurs… des bus autonomes?

La question mérite d’être posée… Le Pays de Gex vit depuis quelques mois une pénurie de chauffeurs inédite.  D’abord conjoncturelle, cette pénurie devient structurelle… Le problème est largement partagé en France… pire encore, il l’est à Genève, et quand Genève est en pénurie de main d’œuvre, nous n’avons aucune chance (santé, grand âge, petite enfance, ingénierie, pour ne citer que quelques secteurs dont nous connaissons la fragilité…). Pour faire face, les TPG font l’expérience d’une navette autonome. Si le coût est élevé à cette heure, nul doute qu’il va devenir accessible, la technologie se démocratisant rapidement.

Une navette autonome en cours d’essai à la Clinique de Belle Idée (© Radio Lac)

Des vélos en libre service et transfrontaliers en 2027!

C’est une demande qui date… Pourquoi les VLS ne le sont-ils pas? Pourquoi je ne peux pas prendre un vélo à Saint-Genis, descendre à Genève et remonter en bus? Longtemps, ce fut l’argument de la TVA sur le véhicule à payer de chaque côté de la frontière qui primait. En vérité, c’est surtout le contrat genevois de VLS qui est très rigide. Ce contrat arrive à terme en 2027! Fruit d’intenses discussions, il est désormais acquis que le prochain appel d’offre exigera un service transfrontalier. Ainsi « de Nyon à Bonneville » (sans doute fin 2027) il sera possible d’utiliser un vélo en libre service sans avoir à le ramener à son point de départ!

Voilà, je tenais à partager avec vous ces avancées que je crois importantes et qui faciliteront la vie des Gessiens tout en contribuant à préserver l’environnement!

A votre service au quotidien!

Pierre-Marie Philipps

Versement transport VS entreprises gessiennes, le débat a eu lieu!

Le « Versement Transport » est une taxe que l’agglo peut instaurer (ayant la compétence transport). Elle s’applique à toutes les structures de plus de 11 ETP (équivalents temps plein), et donc potentiellement aux collectivités. Le Pays de Gex en a débattu et en a repoussé l’adoption… Je vous explique pourquoi.

Ce n’est pas un secret le coût des transports en commune ne cesse d’augmenter atteignant désormais les 12 mio annuels en reste à charge pour Pays de Gex agglo. Il faut donc trouver des ressources pour continuer à accroitre ce service.

Le « Versement Transport » est un outil fiscal que l’agglomération pourrait mettre en place. Dans les faits il s’applique à chaque entreprise ou collectivité du territoire employant plus de 11 personnes à temps plein. Plusieurs fois évoqué, il fallait forcément en débattre. Ce fut le cas en commission mobilité de Pays de Gex Agglo puis au dernier conseil communautaire de mercredi 27 mars.

Le débat fut facilité par une petite étude montrant le gain potentiel annuel de 2’5 mio… Un montant non négligeable et concret qui montre aussi qui paierait… Sur ces 2’500’000 (environ 300€ par an et par employé à plein temps), outre nos entreprises, nos collectivités seraient mise à contribution pour plus de 20% du montant. Pire encore… l’hôpital de Tougin dont la situation financière est fragile contribuerait à lui seul à presque 100’000€.

Du point de vue des entreprises, les choses sont sans doute encore plus complexes, rares sont celles qui bénéficient des lignes de TPG pour acheminer leurs employés. Le risque pour elles est évident: contribuer à un service qui facilite l’accès des employés travaillant à Genève à leur détriment. En l’état et sans une évolution de l’offre en leur direction ce n’est évidemment pas acceptable. La discussion a longuement évoqué l’état de l’économie gessienne que l’on croit florissante ou fragile selon l’endroit de l’échiquier politique dans lequel on se situe. Je suis d’ailleurs surpris que l’agglo (qui dispose de la compétence économique) n’ait pas plus de chiffres sur l’état réel de notre économie locale.

Pour ma part, je considère que les entreprises gessiennes n’ont pas un quotidien simple… confrontées à la concurrence féroce des entreprises genevoises ou d’autres territoires de l’Ain, recruter et conserver leur personnel, conquérir des marchés est un combat quotidien. C’est à ce titre que je me suis prononcé contre l’instauration de cette taxe.

Par ailleurs, de nombreuses entreprises ont mis en place des aides à la mobilité douce au bénéfice de leurs employés. Si on les taxe, il est probable qu’elles réévaluent leurs contributions pour ne pas « payer deux fois ».

Sans doute qu’un débat avec le milieu économique gessien est à tenir dans les mois qui viennent car ce versement transport restera sur la table et sera sans aucun doute évoqué à nouveau après les élections de 2026.

A titre d’exemple la commune de Ferney-Voltaire devrait contribuer à hauteur de 60’000€ par an si le versement transport était instauré. A Ferney, je milite d’ailleurs pour l’instauration d’une aide à la mobilité douce de nos agents (comme à Prévessin) et d’une prime à l’achat de vélos pour nos habitants (comme à Divonne) alors même que la commune envisage de soutenir financièrement les abonnements TPG des Ferneysiens. A ce stade je n’ai pas été entendu.

Consultez la note communautaire sur ce sujet.

A votre service au quotidien!

Pierre-Marie Philipps

Est-il encore possible d’aménager le Pays Gex ?

A part le projet de coeur de ville initié à Gex il y a déjà 10 ans et qui se terminera en 2025, aucun grand projet communal ou para-communal n’est épargné par les difficultés sur notre territoire… Et chaque année la loi durcit les conditions pouvant faire aboutir des équipements pourtant cruciaux ou décidés de longue date.

L’abandon du projet ALTAREA de centre commercial à Ferney-Voltaire annoncé cette semaine par la SPL et Pays de Gex Agglo est symptomatique de la situation globale analogue des gros projets portés ou soutenus par les collectivités de notre territoire. Je n’évoquerai que peu l’attitude (ou la stratégie) d’Altarea sur le dossier… j’ai vraiment des doutes sur leur volonté réelle d’avoir voulu voir aboutir leur projet… Ce qui est certain, c’est qu’ils ont privé notre territoire de toute autre possibilité d’aménagement sur le secteur depuis qu’ils ont été lauréat du concours en 2017. Le fait qu’en mars ils aient choisi de ne pas renouveler (une lettre recommandée suffit à prolonger le délai) le permis de construire du cinéma provisoire qu’ils s’étaient engagés à réaliser n’était pas de bonne augure. L’histoire ne s’arrête peut être pas là puisque dans les jours qui viennent la cour de cassation va très probablement valider une nouvelle fois le permis de construire du centre commercial (!) A méditer (d’urgence quand même) pour la suite.
La liste est longue des projets englués dans les procédures et les retards. Si la ZAC (lancée il y a 10 ans) est l’exemple le plus facilement cité, il faut aussi lister la véloroute Gex-Ferney, le coeur de ville de Divonne, le projet Open à Saint-Genis, le projet « Sous les Vignes » ou de salle de spectacle de 1000 places à Saint-Genis également, l’aggrandissement de Val Thoiry, le coeur de village de Chevry très en retard et le projet d’aménagement de la Faucille devant être repensé forment une cohorte de projets devant héberger certes du commerce parfois massif, mais également des aménagements structurels, des services publics et du logement notamment social. Il faudra sans doute y ajouter bientôt le projet urbano-hospitalier de Ferney contesté dès son annonce…
Si les querelles politiques qui freinent notre territoire depuis toujours galvanisent les associations souvent porteuses des recours, il faut reconnaître que notre territoire peine à trouver la bonne méthode pour proposer, débattre, co-construire et enfin réaliser des projets d’envergure. Le consensus n’est pas gessien et il n’est pas rare de voir un maire battu à une élection attaquer le projet qu’il a lui-même porté parce que modifié par l’équipe qui lui succède (CF Maison des Cultures à Ferney en 2015). Ici et là on observe la même pratique, le candidat malheureux à une élection rejoint ou fonde une association de « défense » des intérêts (assez souvent les siens qu’ils soient matériels ou simplement égotiques) et se lance à l’offensive.

Le moindre recours même baclé fait perdre 18 mois, l’appel un an de plus…

Cette forme de « suicide collectif » ne freine que les projets sujets à concours, débats ou enquêtes publiques car pendant ce temps, l’urbanisme appliqué (ce qui figure dans le PLUIH) peut prospérer: les immeubles continuent de pousser amenant une croissance démographique hors norme avec peu de chance d’obtenir les services publics à lier à cet apport de population.

Et à la fin la loi ZAN* s’applique!

Dans quelques années ce dispositif issu de la loi « Climat et résilience » s »appliquera ici comme ailleurs… De prime abord, c’est un espoir pour des Gessiens qui – avouons le – sont totalement blasés de voir leur horizon barré de grues et leur rue bardée de béton…  Ainsi quand le ZAN s’appliquera il sera quasi impossible de déclasser de nouveaux terrains car l’application du principe ERC (Eviter, Réduire, Compenser) rendra toute opération soit impossible à porter, soit si couteuse que ceux qui la portent abandonneront.
Cette loi ne s’appliquera pas seulement aux d’immeubles que les gessiens qui les habitent aiment détester, elle s’appliquera à tout, même à un terrain de foot ou à une piste cyclable! Même si chaque commune pourra s’octroyer une petite surface (1 hectare non compressible) pour réaliser un projet ou des projets, celui-ci devra de toute façon faire l’objet de compensations… enfin le jour où les batailles juridiques qui ne manqueront pas auront cessé.

Et donc?

Et donc, j’en reviens à mon premier argument… trouvons enfin une méthode pour que les projets gessiens soient mieux partagés (et donc mieux travaillés aussi sans doute) car l’issue peut être fatale pour notre région avec des immeubles qui pourront toujours se développer (la redonne urbaine échappe au ZAN) et des équipements publics, commerciaux ou de loisirs qui n’auront plus aucune chance de voir le jour…

Que peut faire le législateur?

La première difficulté pour les projets publics ou d’envergure est la lourdeur administrative française régulièrement constatée. Tout est plus compliqué en France par rapport à l’Allemagne par exemple. La première urgence est de réduire drastiquement les délais d’étude des recours car un grand nombre de ces recours n’est destiné qu’à gagner quelques mois parce que ceux qui les initient savent que les délais d’instruction sont longs. Dans l’imaginaire collectif, un projet qui est attaqué depuis de nombreux mois et réattaqué alors que la justice donne tord à ceux qui portent les recours devient une sorte de chat noir, forcément un « mauvais projet »… Le jour où un recours sera traité en 4 à 6 mois (rêvons) il est presque certain que le dialogue qui fait défaut entre les parties retrouvera du sens, et ce, quelle que soit l’issue du jugement.
*ZAN: Zéro Artificialisation Nette, pour en savoir plus: https://www.lagazettedescommunes.com/833844/sapproprier-lobjectif-du-zan-en-6-etapes/

A votre service au quotidien!

Pierre-Marie Philipps

Un état des lieux clair et des solutions ambitieuses pour faire du vélo la clé de la mobilité durable dans le Pays de Gex.