Accords électoraux: c’est de la daube!

A votre service au quotidien!
Pierre-Marie Philipps
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Pierre-Marie Philipps
Ne débattons pas des mesures qui sont progressivement prises pour tendre à un avenir 0 carbone à l’échéance 2050. Pour avoir fait le test « Ma vie bas-carbone », je suis sceptique que ce puisse être possible d’atteindre les 2 tonnes par individu et par an (quand nous en sommes en général à 8 voire 10 tonnes chacun, chaque année). Le poids des services publics pesant lui-même 1 tonne dans nos bilans individuels.
Il est donc logique que les institutions travaillent à réduire leur propre empreinte, au bénéfice de tous… et en évitant tant que possible à augmenter le coût qu’elles représentent. En effet, si pour atteindre le 0 carbone les services publics doivent couter davantage, il faudra alors que les cotisants (entreprises notamment) doivent produire + pour compenser… produire + sans créer de dépense carbone supplémentaire: complexe!
Bref, c’est un débat très dense et récurrent alors abordons plutôt les bonnes nouvelles de ce mois de mai!
Annoncé il y a quelques semaines par Pierre Maudet, conseiller d’état genevois en charge des mobilités, cette mesure se veut évidemment populaire et incitative pour une large partie de la population genevoise. De nombreux territoires (Montpellier récemment, Dunkerque depuis plusieurs années) ont ouvert progressivement le transport public à la gratuité. Les lois ne sont pas les mêmes partout et en Suisse, il reste un écueil juridique à lever pour qu’une « partie de la population représentant plus de 10% de l’ensemble de cette population » puisse profiter de cette gratuité… Nous saurons si cet écueil pourra être levé en début d’été. Avantage direct pour nous, territoires frontaliers, nos jeunes pourront en bénéficier. Sur ce point Pierre Maudet a été très clair: c’est la prise d’abonnement qui compte, pas le lieu de résidence. Il ne restera alors qu’à payer le trajet côté France, soit 1/4 de la note mensuelle.
Au sein du GLCT (Groupement Local de Coopération Transfrontalière) les échanges sont francs et sains. Ainsi, lorsque Christian Dupessey (Maire d’Annemasse et Président du Pôle Métropolitain) pose la question du coût résiduel des transports côté France dont 70% reste à la charge de nos collectivités alors que 80% des transportés le sont pour aller travailler à Genève, il met en exergue l’idée d’un équilibre à 50/50 ce qui permettrait de travailler à un réseau plus tangentiel qu’en étoile… J’ai profité de ce débat pour poser directement la question de l’extension de la zone 10 aux premières localités françaises: Ferney-Voltaire, Saint-Genis-Pouilly, Versonnex et Challex (zones 250 et 240)… Rappelons, si besoin, que Ferney était inclus dans le forfait « Tout Genève » jusqu’en 1998. J’écrirai dans les jours qui viennent à Pierre Maudet pour étayer plus formellement ma demande: simplification, incitation, justice sociale… Ce débat doit être tenu sur le fond dans le contexte de l’arrivée du tram de Ferney-Voltaire et du BHNS de Saint-Genis-Pouilly, tous deux pôles multimodaux bénéficiant de P+R…
En réunion du Conseil du Léman vendredi dernier, nous recevions les TPG (il faut dire que nous étions en réunion chez eux au dépôt « En Chardon » route de Meyrin). Denis Berdoz, directeur général, nous a détaillé la stratégie bas-carbone de la régie avec l’objectif 100% électrique à l’échéance 2030, c’est demain! Cela signifie que nous aussi pouvons en bénéficier sur les lignes gessiennes! Le bus électrique a un évantage certain sur son prédécesseur: il est silencieux aux arrêts qui sont très souvent situés au milieu des bourgs où le long de rues denses. Pour autant, il faut d’ores et déjà prévoir l’électrification des bouts de lignes, de dépôts nocturnes mais également des arrêts intermédiaires, car les bus de type TOSA utilisé par le TPG peuvent se recharger le long des lignes, même pendant un court laps de temps.
La question mérite d’être posée… Le Pays de Gex vit depuis quelques mois une pénurie de chauffeurs inédite. D’abord conjoncturelle, cette pénurie devient structurelle… Le problème est largement partagé en France… pire encore, il l’est à Genève, et quand Genève est en pénurie de main d’œuvre, nous n’avons aucune chance (santé, grand âge, petite enfance, ingénierie, pour ne citer que quelques secteurs dont nous connaissons la fragilité…). Pour faire face, les TPG font l’expérience d’une navette autonome. Si le coût est élevé à cette heure, nul doute qu’il va devenir accessible, la technologie se démocratisant rapidement.
Une navette autonome en cours d’essai à la Clinique de Belle Idée (© Radio Lac)
C’est une demande qui date… Pourquoi les VLS ne le sont-ils pas? Pourquoi je ne peux pas prendre un vélo à Saint-Genis, descendre à Genève et remonter en bus? Longtemps, ce fut l’argument de la TVA sur le véhicule à payer de chaque côté de la frontière qui primait. En vérité, c’est surtout le contrat genevois de VLS qui est très rigide. Ce contrat arrive à terme en 2027! Fruit d’intenses discussions, il est désormais acquis que le prochain appel d’offre exigera un service transfrontalier. Ainsi « de Nyon à Bonneville » (sans doute fin 2027) il sera possible d’utiliser un vélo en libre service sans avoir à le ramener à son point de départ!
Voilà, je tenais à partager avec vous ces avancées que je crois importantes et qui faciliteront la vie des Gessiens tout en contribuant à préserver l’environnement!
A votre service au quotidien!
Pierre-Marie Philipps
Ce n’est pas un secret le coût des transports en commune ne cesse d’augmenter atteignant désormais les 12 mio annuels en reste à charge pour Pays de Gex agglo. Il faut donc trouver des ressources pour continuer à accroitre ce service.
Le « Versement Transport » est un outil fiscal que l’agglomération pourrait mettre en place. Dans les faits il s’applique à chaque entreprise ou collectivité du territoire employant plus de 11 personnes à temps plein. Plusieurs fois évoqué, il fallait forcément en débattre. Ce fut le cas en commission mobilité de Pays de Gex Agglo puis au dernier conseil communautaire de mercredi 27 mars.
Le débat fut facilité par une petite étude montrant le gain potentiel annuel de 2’5 mio… Un montant non négligeable et concret qui montre aussi qui paierait… Sur ces 2’500’000 (environ 300€ par an et par employé à plein temps), outre nos entreprises, nos collectivités seraient mise à contribution pour plus de 20% du montant. Pire encore… l’hôpital de Tougin dont la situation financière est fragile contribuerait à lui seul à presque 100’000€.
Du point de vue des entreprises, les choses sont sans doute encore plus complexes, rares sont celles qui bénéficient des lignes de TPG pour acheminer leurs employés. Le risque pour elles est évident: contribuer à un service qui facilite l’accès des employés travaillant à Genève à leur détriment. En l’état et sans une évolution de l’offre en leur direction ce n’est évidemment pas acceptable. La discussion a longuement évoqué l’état de l’économie gessienne que l’on croit florissante ou fragile selon l’endroit de l’échiquier politique dans lequel on se situe. Je suis d’ailleurs surpris que l’agglo (qui dispose de la compétence économique) n’ait pas plus de chiffres sur l’état réel de notre économie locale.
Pour ma part, je considère que les entreprises gessiennes n’ont pas un quotidien simple… confrontées à la concurrence féroce des entreprises genevoises ou d’autres territoires de l’Ain, recruter et conserver leur personnel, conquérir des marchés est un combat quotidien. C’est à ce titre que je me suis prononcé contre l’instauration de cette taxe.
Par ailleurs, de nombreuses entreprises ont mis en place des aides à la mobilité douce au bénéfice de leurs employés. Si on les taxe, il est probable qu’elles réévaluent leurs contributions pour ne pas « payer deux fois ».
Sans doute qu’un débat avec le milieu économique gessien est à tenir dans les mois qui viennent car ce versement transport restera sur la table et sera sans aucun doute évoqué à nouveau après les élections de 2026.
A titre d’exemple la commune de Ferney-Voltaire devrait contribuer à hauteur de 60’000€ par an si le versement transport était instauré. A Ferney, je milite d’ailleurs pour l’instauration d’une aide à la mobilité douce de nos agents (comme à Prévessin) et d’une prime à l’achat de vélos pour nos habitants (comme à Divonne) alors même que la commune envisage de soutenir financièrement les abonnements TPG des Ferneysiens. A ce stade je n’ai pas été entendu.
Consultez la note communautaire sur ce sujet.
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Pierre-Marie Philipps
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Pierre-Marie Philipps
Un état des lieux clair et des solutions ambitieuses pour faire du vélo la clé de la mobilité durable dans le Pays de Gex.