NON à la baisse des subventions aux assos de #Ferney

Mardi dernier, en conseil municipal, je n’ai pas réussi à me faire entendre sur le constat de la baisse inéluctable du soutien — par la ville — aux associations. J’ai donc voté CONTRE.

327’000€, c’est la somme — d’apparence confortable — qui figure dans le budget 2025 et qui est consacrée aux subventions aux associations. En réalité, cette somme masque un effondrement du soutien de la ville au monde associatif. Tout d’abord, sur cette somme, environ 70’000€ seront consacrés à l’association du personnel communal.

Ensuite, 100’000€ sont destinés aux associations sportives, associations autrefois soutenues via le SIVOM. Des associations sportives dont le destin financier ne fait même pas l’objet d’une discussion avec Prévessin et Ornex. Cette concertation serait pourtant nécessaire pour assurer la cohérence de l’action publique… Je l’avais déjà souligné l’an dernier… Rien n’a été fait dans cette direction pourtant logique. Pourquoi ? Je n’ai pas eu de réponse.

Ce sont donc environ 157’000€ qui peuvent potentiellement être attribués aux associations en dehors du champ sportif… soit moins de 1% du budget de fonctionnement de la commune. Ce chiffre doit nous interpeller, nous, ville de Ferney, « phare culturel du Pays de Gex »… Un phare dont les lumières ne portent plus. Le taux était, il y a quelques années encore, de 3%.

Ainsi, dans un passé assez récent, Ferney était capable de soutenir, la même année :

  • Festivolt (25’000€),
  • Pangloss pour la fête de la science (10’000€),
  • 20’000€ en direction de la politique de la ville,
  • 18’000€ pour le théâtre de marionnettes de la rue de Meyrin,
  • 50’000€ en direction de la compagnie FOR…

Sans oublier que nous portions la compétence Voltaire pour le compte de l’agglo.

Aujourd’hui, le constat est amer : le soutien associatif frise l’anecdote pour certaines associations, tandis que pour d’autres, les explications sont erronées… Par exemple, l’aide de 3’000€ à NPNS ne comprenait pas un volet culturel, celui-ci était en sus (c’est facile à retrouver…).

Enfin, le travail formidable qu’effectuent les personnels de la Médiathèque en matière de politique culturelle ne saurait être une excuse pour sacrifier le reste, sans discernement, sans écoute et sans même informer les acteurs concernés.

Par ailleurs, je refuse la spirale délirante qui se met en place et qui consiste à « valoriser le prêt de locaux » sur des bases de 7€/m² (+16% d’augmentation en un an), un prix qui n’a aucun lien avec la réalité et qui ne tient même pas compte du fait que le local soit attribué de manière exclusive ou partagée…

J’en profite pour dénoncer le sempiternel refrain porté par le maire (relevé en fin d’article du Dauphiné) sur la pauvreté liée à notre taux de logement social très élevé*. Je rappelle (encore) que si le taux est de 28%, c’est uniquement parce que notre commune abrite un taux anormalement élevé de 18% de résidences secondaires (plus de 800 logements).

Je dénonce d’autant plus ce refrain que, si la pauvreté n’est pas inexistante à Ferney, on ne lutte pas contre elle en réduisant le soutien associatif… Tout comme on ne réduit pas le soutien associatif dans une ville où l’engagement citoyen est faible. Nos associations sont un lien essentiel, existentiel même, dans une cité comme la nôtre.

Ces dernières semaines, j’ai rencontré une dizaine de responsables associatifs… Tous font le constat de l’absence d’écoute, d’un manque de dialogue et d’une politique devenue illisible.

S’il est clair que la gestion financière d’une ville n’est pas une balade de santé, pour autant, si nous manquons d’argent (ce que nous vérifierons — ou pas — lors du compte administratif), les arbitrages doivent se faire ailleurs !

*Le taux de logement social est calculé sur le nombre de résidences principales. De l’argent peut être récupéré sur les faux résidents : il y a 8 ans, faute de moyens coercitifs légaux, j’avais provoqué une campagne d’information pour tenter de réduire leur nombre… Nous perdons sans doute 300’000 à 400’000€ de recettes par an… soit autant que les subventions !

Parlons aussi du non-recours aux subventions à solliciter : 400’000€ perdus en 2 ans en investissement, faute de dépôts de dossiers auprès du département, malgré mes sollicitations insistantes. Aucune demande auprès de la région…

Voilà des pistes pour ceux qui en cherchent…

J’étais en congé lors du conseil municipal du 8 octobre dernier. Bien que non-inscrite à l’ordre du jour, la politique de la ville s’est invitée dans le débat. En tant que Maire Adjoint aux Solidarités entre juillet 2015 et décembre 2023, j’ai porté le dispositif pendant 8 ans.

Fin 2022 l’Etat, après 2 reports, a réévalué les critères de qualification pour rejoindre, rester ou quitter le dispositif. L’état a proposé que Ferney sorte de la politique de la ville, arguant que les critères de qualification du QPV* ferneysien n’étaient plus atteintes. Rappelons que pour être classé en politique de la ville, il faut atteindre une certaine densité d’habitants et des revenus très bas. J’ai regretté et contesté l’approche de l’état disqualifiant notre ville. J’avais d’ailleurs publiquement fait état de ma position dans une publication en janvier dernier.

En effet, je considère que l’état faisait erreur en considérant un « manque de densité ». L’état a certes pris en compte la démolition du Levant… Mais n’a pas considéré sa reconstruction combinant un nombre de logements sociaux identique au précédent quartier, augmenté du double en logements abordables et libres ! Il n’a pas non plus pris en compte le paramètre du « quartier vécu », voisin du QPV… Et dans lequel plus de 900 logements ont été construits dont 230 logements sociaux, soit presque autant que dans le quartier des Tattes.

J’ai plusieurs fois état de mes arguments pour rester en politique de la ville et en particulier lors d’un vote formel de l’éxécutif communal lors duquel je fus LE SEUL à voter pour le maintien… Position que j’ai tenu également lors d’une réunion tenue en sous-préfecture le 26 mai 2023 en présence Monsieur le Maire, celle de Monsieur le sous-Préfet et celle du délégué spécial de Mme la Préfète aux quartiers prioritaires.

Je le redis, la politique de la ville était un atout pour notre commune avec des regards croisés et complémentaires sur notre situation (ville, état, département, Agglo, CAF, Mission Locale, bailleurs sociaux, France Travail, ADSEA et les représentants des habitants…), un accompagnement renforcé , et bien évidemment des cofinancements pour les nombreuses mesures appliquées au cours de ces années.

À la suite de la notification officielle de l’Etat, refusant la fatalité et la perte de dispositifs cruciaux pour nos habitants, j’ai tenté de faire maintenir les financements départementaux pour l’antenne locale de l’ADSEA désormais supprimés, car le département finance les actions des médiateurs de quartier uniquement dans les QPV.

Ainsi… Comment peut-on insinuer un instant que j’aurais souhaité que nous en sortions de la Politique de la Ville. Pire encore… Comment peut-on affirmer que je l’aurais même dit « les yeux dans les yeux » ? Chaque acteur de la PDV et les habitants eux-mêmes connaissent ma position et l’attachement que je portais à cette politique.

Aussi, je remercie sincèrement mon collègue Etienne t’Kint de Roodenbeke d’avoir réagi vigoureusement aux allégations de monsieur Kastler.

Jean-Loup Kastler… Car c’est de lui qu’il s’agit est un curieux personnage… Si je m’interdis d’imaginer qu’il puisse avoir été fiévreux au point de se faire des films, je ne m’interdis pas d’affirmer qu’il cultive à dessein les polémiques, les allégations et les mensonges… Qu’il joue… Alors jouons… Les mois qui viennent nous offriront un grand nombre d’opportunités surtout à l’approche des élections municipales de 2026… Mais pas sur le dos des habitants du Levant et des Tattes auxquels Jean-Loup Kastler n’offre d’attention que lorsqu’il s’agit d’envisager un prochain scrutin!

Libre à lui de mentir. Me concernant, la vérité est bien facile à rétablir. Il n’y a des faits qui – par contre – ne sont pas contestables, c’est l’absence d’implication de la liste de Monsieur Kastler sur la question sociale malgré l’hallucinante affirmation portée par Jean-Loup Kastler à nouveau le soir du conseil municipal. En effet, Mme Manni, représentante de la liste de Jean-Loup Kastler au sein du CCAS et de la commission sociale de la commune (2 instances qui partageaient réflexions, choix et informations sur la politique de la ville) n’y a pas siégé depuis 3 ans (elle ne s’est d’ailleurs jamais excusé d’être absente provocant d’éventuels problèmes de quorum au CCAS, voilà pour la considération portée envers nos concitoyens les plus fragiles)… En outre, jamais Monsieur Kastler ne m’a questionné sérieusement sur la conduite de la politique de la ville ou n’a souhaité en savoir plus sur les projets menés. À aucun moment, il n’a fait de propositions.

Plus largement, au cours de ce mandat la liste conduite par Monsieur Kastler n’a ainsi même pas fait de figuration sur ces sujets. Tout juste ont ils parfois agité quelques situations sociales (quand il ne s’agissait pas de ragots, voire de fantasmes), faisant de cas particuliers des généralités. D’ailleurs, à chaque fois que j’ai demandé des précisions à Monsieur Kastler pour étudier la « situation » soulevée, je n’ai jamais obtenu de réponse! En gros du populisme de bas niveau.

Lors du prochain Conseil municipal, j’interviendrai lors de l’adoption du Procès Verbal pour rétablir la vérité et proposer à Monsieur Kastler qu’il retire ses propos, ceux-ci pouvant être considérés comme de la diffamation.

Débattons, échangeons, faisons des propositions, des choix et agissons ! C’est cela que les Ferneysiens nous demandent. C’est en ce sens qu’avec un autre collègue Dorian Lacombe nous avions proposé que le Conseil municipal puisse se réunir régulièrement sous forme de commission générale et y aborder de manière moins formelle qu’au conseil tous les sujets qui doivent nous préoccuper et travailler ensemble… Proposition immédiatement raillée par M. Kastler, sans doute pas assez visible et polémique pour un élu dont le premier acte lorsqu’il arrive au conseil est de tourner sa table pour être mieux vu de la caméra (et de la diffusion sur YouTube)… Quel sens des priorités…

*Quartier de Politique de la Ville

Accords électoraux: c’est de la daube!

Soyons clairs tout d’abord… Notre pays est dans une impasse politique et sociétale réellement inquiétante… Qui a pu croire que l’on pouvait faire de la politique à l’image des influenceurs et que la communication en elle-même suffisait à mettre en oeuvre une politique utile et efficace décrétée par tweet?
Les effets ravageurs et combinés du manque d’engagement, d’idées, de travail de fond, de terrain et d’écoute ont fini de ruiner le peu de crédibilité que le monde politique avait encore auprès des citoyens.
Aujourd’hui, tel un enfant capricieux dont le jouet est cassé, Emmanuel Macron choisit de massacrer un peu plus la démocratie: Appeler aux urnes dans un délai impossible (certes règlementaire, quoiqu’attaqué désormais par des constitutionnalistes). Impossible car faire campagne de A à Z en si peu de temps prive de débat les candidats, de positionnement précis les partis et finalement de choix éclairé les français.
Cette campagne façon « blitzkrieg » est la dernière mauvaise idée d’un président désavoué, sans cap et sans conseillers capables de lui éviter une telle erreur. De plus, voilà qu’il s’inscrit personnellement dans la campagne tout en précisant qu’il ne démissionnera pas si le résultat est mauvais. C’est un comble!
Que croit-il? Que les citoyens sont des idiots? Qu’il va les entourlouper à coup de grandes phrases pompeuses et grandiloquentes aux accents gaulliens… Que ça marchera? Les Français tiennent l’occasion de lui renvoyer 7 années d’aveuglement et d’arrogance à la figure… Il est probable qu’ils ne ratent pas le coche, qu’ils votent extrême gauche ou extrême droite!
L’affrontement (choisi) avec les extrêmes est une supercherie qui a permis depuis très (trop) longtemps aux « partis de gouvernement » de se maintenir sans travailler, sans écouter, sans prendre en compte des besoins réels des français… Qui ne se souvient pas des finalistes successifs écrasant sans forcer FN puis RN au 2e tour… De Chirac à Macron en passant par Hollande… tous trois nous ont servis la prise de conscience dans leur discours de 20h05… Un discours jeté direct à la poubelle… 2022 est un exemple absolu… Le président sortant n’a même pas fait l’effort de faire semblant de faire campagne… Dommage que les « stratèges successifs » n’aient pas pensé qu’un jour il ne resterait que les formations les plus radicales en lice…
Ceux qui me connaissent ou avec qui j’ai pu échanger savent que, depuis 2017, j’ai toujours accueilli avec méfiance, circonspection, déception ou colère (suivant le sujet) « l’approche politique » de la nébuleuse conduite par le président Macron. Pour ceux qui s’en souviennent, dès son arrivée au pouvoir ce fut le « balance ton maire »… 7 années plus tard… le « balance ton peuple » est l’ultime slogan.
Pour conclure et être tout à fait transparent… Je ne suis pas candidat à cette élection législative et je remercie celles et ceux qui m’ont sollicité. Il y a déjà plusieurs mois que j’ai considéré que le mandat de député ne m’intéressait pas autant que j’avais pu le penser un temps. A contrario, je me sens parfaitement à mon aise entre commune, interco et département…

A votre service au quotidien!

Pierre-Marie Philipps

Versement transport VS entreprises gessiennes, le débat a eu lieu!

Le « Versement Transport » est une taxe que l’agglo peut instaurer (ayant la compétence transport). Elle s’applique à toutes les structures de plus de 11 ETP (équivalents temps plein), et donc potentiellement aux collectivités. Le Pays de Gex en a débattu et en a repoussé l’adoption… Je vous explique pourquoi.

Ce n’est pas un secret le coût des transports en commune ne cesse d’augmenter atteignant désormais les 12 mio annuels en reste à charge pour Pays de Gex agglo. Il faut donc trouver des ressources pour continuer à accroitre ce service.

Le « Versement Transport » est un outil fiscal que l’agglomération pourrait mettre en place. Dans les faits il s’applique à chaque entreprise ou collectivité du territoire employant plus de 11 personnes à temps plein. Plusieurs fois évoqué, il fallait forcément en débattre. Ce fut le cas en commission mobilité de Pays de Gex Agglo puis au dernier conseil communautaire de mercredi 27 mars.

Le débat fut facilité par une petite étude montrant le gain potentiel annuel de 2’5 mio… Un montant non négligeable et concret qui montre aussi qui paierait… Sur ces 2’500’000 (environ 300€ par an et par employé à plein temps), outre nos entreprises, nos collectivités seraient mise à contribution pour plus de 20% du montant. Pire encore… l’hôpital de Tougin dont la situation financière est fragile contribuerait à lui seul à presque 100’000€.

Du point de vue des entreprises, les choses sont sans doute encore plus complexes, rares sont celles qui bénéficient des lignes de TPG pour acheminer leurs employés. Le risque pour elles est évident: contribuer à un service qui facilite l’accès des employés travaillant à Genève à leur détriment. En l’état et sans une évolution de l’offre en leur direction ce n’est évidemment pas acceptable. La discussion a longuement évoqué l’état de l’économie gessienne que l’on croit florissante ou fragile selon l’endroit de l’échiquier politique dans lequel on se situe. Je suis d’ailleurs surpris que l’agglo (qui dispose de la compétence économique) n’ait pas plus de chiffres sur l’état réel de notre économie locale.

Pour ma part, je considère que les entreprises gessiennes n’ont pas un quotidien simple… confrontées à la concurrence féroce des entreprises genevoises ou d’autres territoires de l’Ain, recruter et conserver leur personnel, conquérir des marchés est un combat quotidien. C’est à ce titre que je me suis prononcé contre l’instauration de cette taxe.

Par ailleurs, de nombreuses entreprises ont mis en place des aides à la mobilité douce au bénéfice de leurs employés. Si on les taxe, il est probable qu’elles réévaluent leurs contributions pour ne pas « payer deux fois ».

Sans doute qu’un débat avec le milieu économique gessien est à tenir dans les mois qui viennent car ce versement transport restera sur la table et sera sans aucun doute évoqué à nouveau après les élections de 2026.

A titre d’exemple la commune de Ferney-Voltaire devrait contribuer à hauteur de 60’000€ par an si le versement transport était instauré. A Ferney, je milite d’ailleurs pour l’instauration d’une aide à la mobilité douce de nos agents (comme à Prévessin) et d’une prime à l’achat de vélos pour nos habitants (comme à Divonne) alors même que la commune envisage de soutenir financièrement les abonnements TPG des Ferneysiens. A ce stade je n’ai pas été entendu.

Consultez la note communautaire sur ce sujet.

A votre service au quotidien!

Pierre-Marie Philipps

A Ferney, la politique de la ville n’a plus le droit de « cité »

Notre ville qui était entrée dans le dispositif en 2016 a été jugée apte à en sortir… L’Etat nous a néanmoins demandé notre avis… Je fus le seul élu de l’éxécutif municipal à dire qu’il fallait tout faire pour garder notre « QPV » aux Tattes, car les conséquences de cette sortie sont nombreuses.

Tout d’abord, je regrette que cette sortie se fasse sans autre forme de procès. Finis les comités de pilotage, le conseil citoyen, les actions aux bénéfices de habitants, les chantiers jeunes, l’abattement de taxes foncières et son enveloppe annuelle… Par cet article, je tiens tout d’abord à remercier les nombreux habitants du Levant et des Tattes qui se sont impliqués dans ce dispositif. Je tiens aussi à souligner la participation de nombreux acteurs et associations locales ainsi que celle des agents communaux qui se sont succédé pour porter cette politique, et notamment Pierre Portalier, directeur de l’Espace de Vie Sociale, qui s’en occupait avec talent (et une certaine patience) depuis presque 5 ans…

La politique de la ville à Ferney a été menée avec sérieux par notre commune. Grâce aux divers outils institutionnels disponibles, nous avons pu mener un grand nombre de projets au bénéfice de nos habitants qui sont parmi les plus fragiles de Ferney.

Ainsi, je repense avec plaisir à ces échanges, chantiers, installations, festivités diverses, ateliers… et même au tout début, quand nous avions organisé une séance de cinéma en plein air. Les actions menées furent nombreuses, des centaines d’heures y ont été consacrées.

Assemblée générale de l’association du conseil citoyen en avril 2019.

Je suis en désaccord avec le diagnostic de l’Etat!

Pour être en politique de la ville, il faut un quartier, une densité d’habitants et des revenus faibles. D’après l’état, le revenu de nos habitants reste faible (c’est déjà un problème aigu) mais la densité de logement social à baissé… C’est faux à long terme! Bien sûr, actuellement, c’est le cas, car le Levant a été démoli et 90 logements « seulement » ont été reconstruits pour l’instant. A terme, quand le Levant Nord aura été reconstruit, nous retrouverons le même nombre de logement sociaux qu’à l’époque mais avec 200 autres logements intermédiaires ou à la vente dans le même périmètre. A ma demande d’ailleurs nous avons obtenu une baisse du nombre de logements sociaux prévus dans le Levant Nord pour le ramener à 25% au lieu des 50% prévus initialement.

Ce n’est pas tout, la mutation intense qui s’est déroulée le long de la Rue de Versoix a amené 300 logements sociaux de plus dans le secteur, créant une densité d’habitat aussi forte qu’à Lyon… la plus forte du département de l’Ain.

Comment peut-on penser qu’aucune difficulté ne va se faire jour?

Va-t-on à nouveau orienter des personnes en précarité aux Tattes?

La politique de la ville interdisait toute attribution de logement à des familles du 1er quartile (familles avec des revenus très faibles ou au bénéfice de minima sociaux) dans le but de remonter le revenu par habitant. Désormais, l’Etat pourrait à nouveau attribuer des logements à des personnes très fragiles, j’espère qu’il ne le fera pas. D’autres quartiers de notre ville disposent de logements sociaux type PLAI en mixité sociale pour les accueillir.

Par ailleurs, la politique de la ville a suspendu les enquêtes OPS (occupation des logements) et SLS (revenus)… A titre personnel, je n’ai jamais compris pourquoi, mais c’est ainsi. Les prochaines enquêtes sont prévues en 2025. J’ai demandé à Dynacité s’il n’était pas possible de devancer les dates prévues, car voilà des mois que nous observons et luttons contre les situations de suroccupation des logements aux Tattes. Les conséquences de ces agissements sont nombreuses: mise en tension extrême de l’école Florian, dégradation accélérée des logements dans lesquels vivent trop de gens, incompréhension et tensions entre personnes dans le quartier ou aux pieds des immeubles.

Quid de la vie dans le quartier ?

Grâce aux actions cofinancées par l’Etat, le Département, la CAF, nous avons pu mener de nombreux projets au delà de notre investissement financier. De même, l’abattement de taxes foncières (TFPB) de 77’000€ annuels a permis d’investir dans de nombreux jeux ou équipements sportifs de proximité. C’est également grâce à cette TFPB que nous avons pu installer le jardin des Tattes grâce à un chantier éducatif mené par l’ADSEA puis le rénover et l’agrandir en y ajoutant un cabanon. Désormais, il sera très difficile de mener ce type d’action, sauf volonté concrète (financière notamment) forte de la commune… car il ne reste plus que l’enveloppe 2024 sur les taxes 2023 à consacrer.

Et le Conseil citoyen Levant-Tattes ?

Cette instance a été créée en 2016. Selon les instructions de l’Etat, nous avons procédé à un tirage au sort au sein des habitants du quartier. Par manque de réponses positives de la part des personnes contactées, nous avons complété la composition du « corpus » habitants par des volontaires. La règle voulait que le conseil citoyen soit également constitué d’associations et de professionnels  intervenant dans le quartier. Nous avons été le premier QPV de l’Ain à mettre en place son Conseil Citoyen. En 2017, nous avons soutenu la création de l’association du conseil citoyen. D’autres QPV ont suivi cette idée visant à faciliter l’autonomie de cette instance jusque là dépendante du CCAS pour ses actions de terrains nécessitant des financement. La commune l’a ensuite doté d’une subvention annuelle. Malgré tout, « la vie » du Conseil Citoyen ne fut pas de tout repos et nous avons toujours été à son écoute. La fin du statut de QPV met fin à l’existence du Conseil Citoyen, néanmoins cette belle expérience de relais démocratique souligne l’importance de l’existence de ce type d’instance dans notre ville… A méditer pour le futur…

Enfin, le local de la Borne où sont menées des actions de proximité appartient à Dynacité et la mairie en dispose grâce à l’enveloppe d’abattement pour un équivalent de 5100€ annuels… Quel choix sera fait concernant son utilisation? En son temps, j’ai fait de nombreuses propositions, comme la construction d’un local de quartier attenant à la future crèche qui sera construite à la place de la maison Trioux (terrain acquis pour 460’000€ par la ville)… Je n’ai pas été entendu. Ce dossier compte d’ailleurs dans les raisons qui m’ont poussé à démissionner.

A votre service au quotidien!

Pierre-Marie Philipps

Budget participatif 2023 de Ferney: 46 projets déposés !💡

La période de dépôt se termine ce soir, je suis ravi qu’autant d’idées aient été soumises par les Ferneysiens! En vérité il y a eu plus de projets déposées cette année qu’au cours des deux précédentes éditions réunies!

Certes, un bon nombre qui ne respectent pas le règlement (concernant leur lieu d’implantation ou le fait de constituer du fonctionnement et non pas de l’investissement) ne seront pas qualifiées pour le passage au vote de la population. D’autres seront également éliminées parce que le projet suggéré est déjà en cours de programmation (dans le cadre de budgets participatifs précédents ou dans le cadre de projets municipaux)…
Les différentes instances consultatives associées à cet outil citoyen ambitieux vont rapidement se réunir pour déterminer les 10 projets éligibles qui seront étudiés techniquement, chiffrés par les services municipaux puis soumis au vote de tous les habitants dès le 1er octobre.
Pour rappel, avec ses 150’000€ annuels, le budget participatif ferneysien qui fut le premier de l’Ain a être lancé est le 2e mieux doté du département après la ville de Bourg mais avec un montant par habitant supérieur (13€ à Ferney contre 10€ à Bourg).
Enfin les projets précédents déjà adoptés éclosent un peu partout en ville, ainsi le « poulailler partagé » adopté en 2021 accueillera ses locataires à plumes dans les jours à venir! 🐔

A votre service au quotidien!

Pierre-Marie Philipps

3e édition pour le budget participatif 2023 de Ferney-Voltaire !

Sous mon impulsion, Ferney a été la première commune de l’Ain a mettre en place un budget participatif. D’autres villes (dont Ornex dans le canton ou Bourg-en-Bresse) ont depuis mis en place cet outil mais avec plus de 13€ de dotation par habitant, le modèle Ferneysien reste un des plus ambitieux de France.

Chaque année ce sont 150’000€ qui sont consacrés aux propositions émanant des citoyens. A ce jour ont été concrétisés la rénovation du 33 de basket au Bijou et le parcours sportif (exigeant) au CS Henriette d’Angeville, 2 projets issus de l’édition 2021. Le poulailler partagé décidé également en 2021 va voir le jour dans les prochaines semaines, de même que les pergolas au parc de la Tire, destinées à offrir de l’ombre aux habitants.

© Ville de Ferney-Voltaire

Comment ça marche?

Le processus est rodé: du 1er mars au 31 mai, les citoyens font leurs propositions. Celles ci sont ensuite chiffrées, évaluées techniquement et présentées aux élus ainsi qu’aux citoyens membres d’organes mixtes (Commissions consultatives, comité de suivi de l’Espace de Vie Sociale La Boussole, au conseil municipal des jeunes (CMJ)). A l’automne, la phase de vote public détermine les projets qui seront mis en oeuvre. Hors difficulté liée aux approvisionnements ou à des démarches auprès de l’ABF (fréquent à Ferney), il faut environ 18 à 24 mois pour qu’un projet soit concrétisé.

Ce délai peut paraître long, mais il illustre ce qu’une commune vit pour ses propres projets, faisant face aux contraintes budgétaires, techniques, administratives et dépendant de fournisseurs pour la réalisation ou la livraison d’éléments aussi communs que des bancs publics.

Pourquoi ce budget participatif ?

Aujourd’hui dans un territoire comme le nôtre l’implication des habitants reste distante ou faible… Nos concitoyens font preuve d’une exigence croissante mais disposent de peu de temps pour s’investir (associations, vie communale)… De même dans les processus de consultation démocratique, certains habitants sont très présents (voire omniprésents) quand d’autres ne le peuvent pas ou ne se sentent pas concernés. A Ferney par exemple, moins de 40% des habitants sont inscrits sur les listes électorales… Hormis Saint-Genis-Pouilly avec 36%, c’est le pire score du département. A Saint-Genis, comme à Ferney, ce chiffre doit toujours nous interpeller et il est de notre devoir d’élus de ré-intéresser nos habitants à ce qui fait leur quotidien, notamment l’espace et les équipements publics.

A titre personnel, je refuse la fatalité et le constat que nos villes puissent devenir de simples dortoirs à frontaliers. Très sincèrement, notre destin se joue actuellement. Au-delà de l’outil « Budget Participatif », c’est mon engagement quotidien de lutter contre ce risque notamment via la politique de peuplement, de logement, de sécurité du quotidien ou du soutien à l’action associative et sociale.

Participez à la 3e édition!

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A votre service au quotidien!

Pierre-Marie Philipps